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Comme nous vous l'avions annoncé il y a quelques jours, voici une petite interview de Valérie Morin, candidate à la présidence de la Commission Nationale de Nage avec palmes.
Bonjour Valérie, nous avons eu l’occasion de découvrir le programme que tu proposes dans le cadre des élections qui détermineront la prochaine équipe dirigeante de la Commission Nationale Nage avec palmes pour les 4 prochaines années [n.d.l.r. 6 avril prochain, lors de l’Assemblée Générale à Chartres]. Pour ceux qui ne te connaîtraient pas, peux-tu nous présenter ton parcours au sein de la FFESSM ?
Bonjour,
J’ai pris ma 1ère licence fédérale en 1990 au club du CSAKB. Depuis j’ai été membre de l’équipe de France de 1992 à 1995 puis encore une fois en 2003 pour les championnats du monde d’Alexandrie. J’ai toujours pensé qu’en plus de nager, il fallait s’investir au sein des activités fédérales. J’ai été juge – je suis actuellement juge fédéral -, trésorière de club, entraineur (je suis MEF1 depuis 2009). Je suis aussi une élue fédérale. J’ai été élue au sein du comité régional Ile-de-France/Picardie de 1993 à 2013 et membre du comité directeur national de 2009 à 2013.
Depuis 2007, je suis élue présidente de la commission interrégionale nage avec palmes. J’ai été réélue à ce poste cette année.
Ce qui ressort de ton programme, c’est une volonté de travailler ensemble, de plus partager les connaissances de chacun et d’utiliser les compétences de chacun. Comment penses-tu qu’il serait possible d’améliorer les relations entre chaque acteur de la nage avec palmes et de mettre un terme à ces guerres de clan ?
Je pense qu’il faut un chef d’orchestre à la tête de la commission nationale. Toutes les personnes bénévoles ne sont pas obligées de s’entendre, chacun à sa vision des choses, son caractère propre. Mais tout cela n’est que très normal. Il suffit juste d’avoir une personne à la tête de cette équipe pour s’appuyer sur les points forts de chacun et faire travailler tout le monde dans le même sens. La nage avec palmes est un tout petit monde. Refuser de travailler avec X ou Y c’est se priver de compétences ou d’expériences que nous aurons du mal à retrouver. C’est pourquoi je regrette que les responsables actuels aient laissé dériver cette tendance à la « guerre des clans ». La nage avec palmes ne peut se payer le luxe de refuser les bonnes volontés et les personnes compétentes.
Dans ma région, la présidente qui a démissionné en 2007 a voulu travailler ainsi. Elle avait monté les clubs les uns contre les autres en pensant que diviser c’était régner. Quelle erreur ! Depuis 6 ans, tous les clubs travaillent dans le même sens en IDFP. Bien sûr, des tensions existent encore. Mais nous sommes capables de nous mettre autour d’une table et d’avoir un projet commun.
A l’heure où l’accent est mis sur l’égalité homme-femme et la nécessité de respecter la parité, nous sommes encore dans une fédération où les femmes sont très peu présentes. Tu pourrais devenir la première femme à la tête de la CNNAP. Penses-tu que le fait d’avoir une femme à ce poste puisse apporter un souffle nouveau à notre commission ? Qu’est-ce que cela pourrait apporter de nouveau ?
Je n’ai pas la prétention de penser qu’une femme serait mieux qu’un homme. Je ne sais pas si je peux apporter un « plus » en tant que femme. Personnellement, je préfère m’appuyer sur mon expérience de longue date au sein de la nage avec palmes et de ma bonne connaissance des rouages de la fédération. Je souhaite surtout mettre en valeur mes idées. La nage avec palmes est aujourd’hui à la croisée des chemins et ce n’est pas réellement une question de personne mais bien une question de projet. Quelle nage avec palmes voulons-nous pour demain ? Comment développer notre sport ?
Il est vrai cependant qu’au niveau de l’image de la Fédération, une femme à un poste de responsabilité, à la tête de la commission de haut niveau de la Fédération, serait un symbole fort à un moment où le ministère encourage l’investissement des femmes dans le sport. Notre fédération est majoritairement une fédération dominée par les hommes. Actuellement, seule Olivia Fricker, présidente de la commission apnée représente la gente féminine dans les instances fédérales.
Nous connaissons tous les difficultés rencontrées ces dernières saisons dans l’organisation des grands championnats [cf. Coupe de France des Clubs 2013]. Dans ton programme, tu évoques la nécessité de préparer bien à l’avance la saison suivante, avec notamment la nécessité de proposer en cours de saison le calendrier de la saison N+1. D’où viennent, selon-toi, ces difficultés à trouver des lieux de compétitions ?
Je ne pense pas que nous ayons encore des difficultés à trouver des lieux de compétition bien que la multiplication des piscines concédées nous posera bientôt problème. Je suis surtout persuadée que le problème est le manque d’anticipation de l’équipe dirigeante actuelle. Il est beaucoup plus facile de trouver des piscines en sollicitant les personnes deux ans avant que de leur demander de trouver des piscines en urgence à 6 mois (voire moins comme Nogent en 2011) de la compétition. Surtout qu’actuellement, nous n’avons qu’un seul bassin de 50m à trouver, celui des championnats junior. La Coupe de France peut se dérouler en bassin de 25m et les championnats de France seniors sont actuellement pris en charge par la FFESSM dans le cadre des championnats multiactivités.
Certaines nations étrangères ont bien compris la nécessité de proposer la Nage avec palmes dès le plus jeune âge et certains sports en France ont commencé à prendre le pas en proposant des activités de découverte aux plus petits (ex : baby gym). Penses-tu que cela serait applicable à notre sport ? Comment motiver les clubs à recruter de plus jeunes palmeurs ?
Actuellement, la FFESSM est entrée dans le processus de l’ENF. Dans ce cadre – certes contraignant par ailleurs – tous les jeunes nageurs de toutes les fédérations aquatiques (FFN, FSGT, FFtri…) s’initient à la nage avec palmes dans le cadre du pass’sport de l’eau. Nous l’avons déjà notre vivier. Le vrai problème selon moi n’est pas de trouver des nageurs mais de trouver des entraineurs voulant prendre en charge une section de nage avec palmes dans leur club. Sans entraineur, pas de nageur. Il faut donc travailler sur notre cursus de formation pour former des entraineurs qui pourront ensuite prendre en charge des jeunes nageurs, motiver leur responsable de club pour avoir de nouveaux créneaux… Sans doute aussi proposer des cursus de formation complémentaire à des BEESAN qui travaillent déjà. Mais dans ce cas, il faut que les clubs aient les moyens de payer leurs entraineurs et cela est un autre débat.
Souhaites-tu ajouter quelque chose ?
Je voudrais que toutes les personnes qui sont impliquées dans la nage avec palmes s’intéressent à cette élection. Ce rendez-vous n’est pas réservé qu’aux présidents de commissions régionales qui sont électeurs le 6 avril. C’est pourquoi j’ai voulu une diffusion la plus large possible de ce programme afin que tout le monde puisse le consulter, le critiquer, poser des questions. Nous sommes tous concernés par ce qui va se passer durant les quatre années qui suivent. L’avenir de notre sport en dépend.
Merci Valérie pour ces réponses.